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Centre Hospitalier de Pontarlier
2 Fbg Saint-Etienne, 25300 Pontarlier

Tél. 03 81 38 54 54

Reprise PTH

REPRISE PTH

 

Une prothèse totale de hanche permet pendant de nombreuses années d'avoir une bonne fonction sans nécessiter de reprise chirurgicale (plus de 95% vont bien dix ans après leur pose).

Mais, au fil du temps, une prothèse peut s’user. Cette usure est normale, progressive (un peu comme des plaquettes de frein) et sans symptôme. Petit à petit, les particules d'usure peuvent abimer l'os autour de l’implant. A terme, cette usure favorise le descellement de la prothèse (elle ne tient plus très bien dans l’os, et bouge). Dans ce cas, il existe une réapparition de la douleur et de la boiterie imposant le remplacement de la prothèse (reprise de prothèse de hanche).

 

Le descellement est soit d’origine mécanique, (en rapport avec l'usure et le vieillissement des os), et s’observe sur l’une ou les deux pièces de la prothèse : on parle de descellement aseptiquesoit d’origine infectieuse suite à l’invasion de la prothèse par des microbes : on parle de descellement septique.

Très rarement, la prothèse peut se rompre soit à la suite d’un accident soit par des contraintes mécaniques anormales.

Tout symptôme anormal (douleur persistante, bruit …) doit amener à consulter le chirurgien au plus vite. Plus le diagnostic d’une complication est précoce, plus son traitement sera satisfaisant. Certains signes très évocateurs d’une infection doivent également amener à consulter rapidement : Fièvre, rougeur, gonflement de la cicatrice, écoulement au niveau de la cicatrice (fistule).

Le diagnostic peut se faire grâce à la radiographie, au scanner ou à la scintigraphie osseuse. Une prise de sang ainsi qu’une ponction de l’articulation, peut être nécessaire à la recherche d’une infection.

 

Les reprises de prothèse de hanche peuvent consister soit en un simple lavage articulaire avec changement de la tête, soit en un remplacement partiel (un des éléments) ou complet de la prothèse (cotyle + tige + tête).

 

Lavage articulaire avec changement de la tête :

En cas d’une luxation (prothèse déboitée) impossible à remettre en place sous anesthésie par manœuvres externes.

En cas d’infection très précoce (moins de 1 mois) après la mise en place de la prothèse.

Remplacement partiel :

En cas de descellement de la tige suite à une fracture du fémur, seule la tige est changée. En cas de rupture de la tige (le métal peut se rompre) seule la tige est changée.

En cas de descellement aseptique de la cotyle ou de la tige, seule la pièce descellée est remplacée.

Remplacement complet :

En cas de descellement aseptique de toutes les pièces de la prothèse.

En cas de luxations récidivantes : Quand la prothèse se déboite de façon répétée.

En cas dinfection tardive (plusieurs semaines/mois/années) après la pose de la prothèse.

 

L’intervention se déroule soit sous anesthésie générale, soit sous anesthésie péri-médullaire (seul le bas du corps est endormi). Elle peut durer plusieurs heures et se déroule en plusieurs phases.

 

Le chirurgien reprend l’ancienne cicatrice, mais elle peut être plus grande et/ou complétée par de petites cicatrices supplémentaires.

Dans un premier temps, le ou les composants de l’ancienne prothèse qui posent problème sont retirés, ce qui demande plus ou moins de temps. Il est parfois nécessaire d'ouvrir le fémur pour retirer l'implant. Pendant cette première phase, le chirurgien fera de nombreux prélèvements à la recherche d’une infection, pour identifier l’éventuelle bactérie responsable. Quand l’articulation a été débarrassée de la prothèse et de tous les tissus malades, elle est abondamment lavée. Le chirurgien fait ensuite le bilan précis de l’état osseux du fémur et du cotyle :

  • Dans les cas les plus simples, si le support osseux est de bonne qualité, une nouvelle prothèse est mise en place comme pour une prothèse de première intention.
  • Dans certains cas, l’état osseux est défectueux, et il est nécessaire de le réparer ou de le renforcer à l’aide de plaques métalliques, et/ou de greffes osseuses, avant de poser la nouvelle prothèse qui peut-être une prothèse spéciale dite « de reconstruction».

La durée d’hospitalisation est variable allant de 2-3 jours à une quinzaine. Elle dépend de l’intervention pratiquée, des suites opératoires, des possibilités ou non de reprise de l'appui (dans certains cas l'appui est interdit du fait d'une fragilité osseuse ou de l'utilisation de greffes pour reconstruire les os), mais aussi des conditions du retour à domicile. En effet dans le cas d’un patient vivant seul à domicile, un séjour en centre de convalescence peut être proposé.

Des médicaments sont donnés pour :

  • Soulager la douleur liée à l’intervention. Cette douleur, s’estompe rapidement.
  • Fluidifier le sang pour limiter le risque de formation de caillots de sang dans les veines des jambes (phlébite).
  • Un traitement antibiotique de plusieurs semaines, en cas d’infection.

Le kiné vous rendra visite dès le lendemain de l’intervention pour vous aider à marcher. C’est avant tout la reprise progressive de la marche et des activités habituelles qui rendront à la hanche un fonctionnement normal. Il peut être nécessaire d’attendre quelques semaines pour reprendre un appui sur le membre opéré pour obtenir la consolidation de l’os.  L’usage de deux cannes anglaises peut se justifier au début avec un sevrage progressif.

La conduite automobile n’est pas recommandée avant la 6ème semaine post-opératoire. En revanche, voyager comme passager est rapidement possible à condition qu’il s’agisse d’une voiture « haute » et spacieuse.

Dans la plupart des cas on vit normalement après une reprise de prothèse totale de hanche, avec toutefois quelques précautions. Comme il s’agit d’un remplacement de la prothèse, il faudra tenir compte des causes de cette réintervention, pour éviter de reproduire ce qui a pu favoriser la dégradation de la première prothèse, par exemple un excès de poids ou d’activités.

En pratique il faut attendre au moins 6 mois pour « oublier » la prothèse, ce qui est l’objectif recherché. Au-delà de ces 6 mois il n’est pas rare que la hanche reste sensible et fatigable à l’occasion d’efforts prolongés ou après une longue période de repos. Les résultats sont souvent moins bons et plus longs à obtenir que pour la première prothèse. Il arrive que certaines douleurs ne disparaissent pas tout à fait. Après deux opérations de la hanche, il faut rester raisonnable dans les activités physiques.

 

Des complications sont toujours possibles :

  • Infection (<1%), nécessitant une nouvelle intervention et la prise d’antibiotique.
  • Luxation (la prothèse se déboîte). Cela nécessite en urgence, un retour à l’hôpital pour remettre en place (réduire) la prothèse sous anesthésie. Il est donc impératif d’être prudent durant les six premières semaines, le temps que les ligaments et les muscles maintenant l’articulation en place cicatrisent. Certains mouvements sont à éviter. Le kiné vous expliquera les positions à ne pas prendre.
  • Irritation du nerf sciatique.
  • Il arrive que les deux jambes ne soient plus de la même longueur après l’opération, ce qui fait boiter légèrement. Le réglage millimétrique n’est pas possible C’est une sensation relativement fréquente. Il s’agit souvent d’une fausse impression passagère liée au fait que la prothèse a corrigé l’usure ou une déformation de l’articulation. Tout le monde n’a pas les deux jambes exactement de la même longueur ! Le bassin et le dos compensent une différence de quelques millimètres et cette impression disparaît en quelques mois. Au-delà, une compensation par une talonnette peut s’avérer utile.
  • Une cicatrice boursouflée et gênante (chéloïde) peut se former après une infection de la plaie. Certaines cicatrices restent sensibles et il peut arriver que certaines zones autour de celles-ci aient perdues un peu de leur sensibilité.
  • Au fil du temps, la prothèse peut de nouveau s’user… mais cela est exceptionnel !

 

 

 

Source : Orthorisq, SOFCOT, SFHG

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